samedi 28 février 2009

De la rue Nationale à la porte d'Italie.

Jeudi 26 février 2009, j'ai emprunté en milieu de matinée et à Bercy (emprunter à Bercy, comme un vulgaire banquier) la ligne 14 du métro parisien que j'ai honnêtement rendue dès mon arrivée à la station Olympiades (Une excellente éducation reçue tout jeune m'a appris qu'il fallait rendre ce que l'on avait emprunté.).

C'est dans le quartier Italie. Les immeubles à grande hauteur y sont visibles de même que le centre universitaire Tolbiac (verre et béton), qui dépend de l'université Paris I « Panthéon-Sorbonne ». En descendant la rue Nationale vers la porte d'Ivry, j'ai vu pourtant un de ces petits passages dont Paris a le secret : le passage Bourgoin.

C'est une voie étroite où se nichent encore quelques maisons de ville que parfois un petit immeuble, peu étagé, est venu déloger. Le passage conserve tout son cachet. Deux minutes de mon temps pour admirer et prendre rapidement deux clichés surprenants pour la capitale.


En quittant cet endroit qui respire le calme, on retombe dans la rue Nationale et un paysage dont on ne saurait contester le caractère urbain, même si l'urbanité des gens qui y circulent est toute relative.

À l'angle de la rue Regnault se distingue une construction moderne dont le caractère aéré et la légèreté apparente tranchent aussi bien avec les tours qui semblent l'enchâsser qu'avec ce vaste bâtiment qu'on devine initialement conçu pour un usage industriel. Cette construction pourrait être confondue avec un de ces lieux de création où l'on met à disposition des artistes des ateliers de création. Mais cette arche (l'arche d'avenir, tel est son nom) n'est pas un abri pour plasticiens : elle est destinée à l'accueil de jour des SDF.

L'illustration visible sur la largeur n'est pas une œuvre de circonstance, mais une indication sur la fonction du lieu et le public accueilli. L'arche d'avenir, telle est son nom, rompt avec la hauteur des immeubles environnants, inaccessibles à tout point de vue pour ceux qu'elle accueille — en l'état présent du moins.


Sur la rembarde, deux SDF parlaient avec une troisième personne. Un Mercedes est venue s'arrêter au feu, tout le monde ignorant tout le monde, ce qui m'a conduit à cette prise de vue légendée en plan plus serré :


Quelques mètres à peine nous conduisent à la porte d'Ivry où s'effacent les contradictions du monde au bénéfice, si l'on ose dire, d'un espace bondé de voitures et de passants, tous plus pressés les uns que les autres, avec un étonnant ballet — parce qu'il y a partage en alternance d'une même portion de bitume qu'on devine éminemment stratégique pour les uns comme pour les autres — entre les automobilistes et le trammway qui arrive ici à son actuel terminus de ligne avant de changer de voie et de repartir vers le 15e arrondissement via les boulevards des maréchaux.

Je reprends rapidement des photos et je m'engouffre dans la bouche du métro, comme s'il devait me dévorer avant de me relâcher à la station mairie d'Ivry... Qu'il est loin, le charme du passage Bourgoin !

mercredi 25 février 2009

Les prés sous la ville


Sarcelles est traversée par la D316, nom actuel officiel de l'ancienne Nationale 16 déclassée (N16 est encore et restera longtemps sans doute son nom local d'usage). L'immeuble de briques que l'on aperçoit à droite est la maternelle Marius-Delpech, également siège d'une inspection de l'Éducation nationale. C'est l'ancienne école du barrage (de Pierrefitte) dont le directeur, Marius Delpech, originaire du Lot, résistant, fut fusillé par les Allemands au moment de la Libération. Large cicatrice urbaine, l'ex-Nationale 16 est une césure à quatre voies entre Sarcelles-Lochères (le Sarcelles du Grand Ensemble) du village, mais aussi du quartier très populaire des Rosiers-Chantepie.

Entre ces deux zones que sépare l'ancienne grande voie de communication entre Paris et Amiens, il existe ce qu'on pourrait appeler paradoxalement un pont. Car ce pont — qui n'en est pas un à proprement parler — offre une liaison par un court passage souterrain sous la N16. Le bitume est au-dessus, le passage est une liaison verte, une zone commune qu'on peut rejoindre depuis Lochères via la zone industrielle ou le centre sportif depuis le village, en passant près de l'ancien bâtiment de France-Télécom, actuel siège local du bailleur HLM Osica ou par le canal du Petit-Rosne. Cet endroit s'appelle officiellement Les Prés sous la ville, la dénomination locale étant le lac ou le petit lac (artificiel).


Accès depuis la zone industrielle (près du restaurant les Balladins).


Aux beaux jours, les Prés-sous-la-ville sont pris d'assaut par les familles. Les barbecues n'y sont généralement pas rares. Des canards y nagent en tout sérénité, peu craintifs des chiens qui peuvent s'y promener et dont ils peuvent s'éloigner en toute sécurité. Évidemment, on n'échappe pas à la vue des câbles de la ligne à haute tension (en arrière-plan), mais on l'oublie... même un mardi de février, vers dix-huit heures : il suffit d'être couvert.


Roseaux et peupliers : la campagne à Sarcelles.

lundi 23 février 2009

Sarcelles : les Flanades sous les nuages


Sarcelles, place de France aux Flanades, le 23 février 2009 un peu après midi. — Le temps est gris. Il ne pleut plus mais les traces d'ondée sont récentes. Il y a très peu de monde : ce n'est pas une après-midi ensoleillée, quand la place est remplie et qu'il faut prudemment y circuler, entre vélos et ballons. Si la prudence s'impose ici au photographe, c'est parce que les carreaux sont glissants...


Au centre de la place, une fontaine. — Malgré le panneau vissé qui rappelle qu'il s'agit d'une œuvre d'art et non pas d'un jeu d'extérieur (j'ai remarqué ce panneau aujourd'hui seulement), des grappes d'enfants y grimpent d'ordinaire au cours de leurs jeux.



(Gros plan)


Laissons la fontaine. L'appareil regarde vers le boulevard Branly. La photo n'a pas été retouchée. L'apparence grise est celle de la lumière d'aujourd'hui. Seul le fond vient donner une tonalité colorée à l'ensemble : les dessins géométriques sur le mur du bâtiment, l'orangé du bâtiment de Lochères, la petit tpache de verdure. L'humidité est sensible : il est temps de rentrer.

samedi 21 février 2009

À Béthemont

Entrelacs de branches (photo retravaillée)

Samedi matin, changement de décor :
je passe de Sarcelles à Béthemont...


C'est l'occasion de reprendre quelques photographies.


Arbres en couleurs...

... ou en noir et blanc.


Plan large...


... ou branchages serrés et entrecroisés
(vu de près).

Bonne nouvelle, le printemps se prépare.
Les arbres préparent les feuilles à venir
dans les bourgeons qui se forment...

Les photos sont accessibles sur ma galerie publique Picasa.

vendredi 20 février 2009

En bus (le 368)

J'ai pris le 368 ce matin depuis le village.
(« Le village » de Sarcelles : tout est relatif.)

La rue Pierre-Brossolette.


Le bus m'a fait passer devant la sous-préfecture, devant l'embranchement vers la nouvelle départementale 316 à laquelle, évidemment, l'usage conservera le nom de Nationale 16, puis devant le stade Nelson-Mandela. Mais les photos n'étaient pas bonnes (parfois, au dernier moment, un véhicule est venu s'incruster peu harmonieusement dans le cadre). Et puis voilà les Flanades. Changement par rapport au village (même s'il compte des constructions plus modernes).

(Ici, la photo a été coupée.)


Le boulevard Camus (vers l'immeuble le Francilien),
vu de larrière du bus.

Place André-Gide.

Descente du bus
et vue sur le parc Kennedy.


mercredi 18 février 2009

Métro Châtelet, ce matin


La ligne D du RER passe par Châtelet - Les Halles. La ligne 7 du métro passe par la station Châtelet. Ceux qui savent... savent que pour passer il faut emprunter ce qui est peut-être la plus longue correspondance du chemin de fer métropolitain parisien (ainsi qu'il fut initialement dénommée, avant d'être réduit à l'état de métropolitain puis, par usage populaire de l'apocope, à l'usuel métro). Longtemps (pendant que Proust se couchait de bonne heure), il fallait l'emprunter pedibus cum jambis. Et comme on ne faisait que l'emprunter, il fallait le rendre en faisant le trajet retour en sens inverse, à pied naturellement.


Depuis, on a inventé les tapis roulants.
Paradoxalement, alors qu'ils sont là
pour épargner la marche,
on continue à marcher en roulant
pour gagner du temps.
En gagnant de l'argent, on s'en met dans les poches,
mais où passe le temps gagné ?

Attente.
(Le premier métro sur mon quai
va vers la branche Villejuif.)
..........................................................................................
En face, un métro arrive, non pas avec ses wagons
(On n'est pas des bestiaux...
quoique, aux heures de pointe...)
,
mais avec ses voitures (comme les vrais trains).


Le métro repart... (Celui-ci vers la Courneuve).


Le métro parti, il n'y a plus rien que les rails.

Bruit lointain venant de ma gauche, se rapprochant...
Crissements
... Montée... Direction mairie d'Ivry...

lundi 16 février 2009

En soirée, avenue Auguste-Perret

« Le soir tombait. Il tombait bien d'ailleurs, et juste à pic, car le rapide déclin du jour laissait à penser qu'il ne passerait pas la nuit. » Pierre DAC, Du côté d'ailleurs.


Dans le halo des lampadaires, les voitures sont sagement rangées. Nul autre passant que le photographe improvisé n'est visible. Une voiture attend au carrefour. : la position de l'éclairage sur le feu semble montrer qu'il est au rouge. Est-ce la nuit , cette nuit où tous les chats sont gris ? Mais l'angora qui affiche de jour les plus subtiles nuances de teinte ne se reconnaîtrait plus, réduit au noir et blanc. La vérité oblige à dire qu'il est plus tôt, même si le soir tombe vite.


Vue de l'avenue Auguste-Perret, le 10 févrirer à 18 h 35.

La photo a été retravaillée pour donner plus de lumière. La circulation a l'air réduite ; c'est une illusion. Le feu rouge bloque, et l'on distingue au loin les phares. L'enfilade de l'avenue Perret semble déserte.

C'est presque le même endroit, presque à la même heure à quelques minutes près : le temps de m'avancer plus près du feu. Pourtant on pourrait se croire beaucoup plus tard. La grande tour à l'angle du boulevard Maurice-Ravel semble écraser l'église Jean-XXIII, pourtant située en face, de l'autre côté du boulevard. Autant la première photographie pouvait donner l'illusion d'une échappée solitaire pour le véhicule qu'on y apercevait, autant on sent ici le poids des journées d'hiver et le désir de rentrer au plus vite.

La première photographie a bénéficié du flash et d'un ajustement de la luminosité ; la seconde, non.Même heure, même endroit (sans doute sans flash). Que faisais-je à cette heure-là ? Une simple pause photographique en revenant d'un déplacement dans le Poitou (où, pris par ce qu'il y avait à faire, j'avais négligé de sortir l'appareil photo de son étui). Gare Montparnasse (après un retard de TGV), ligne 13 jusqu'à Saint-Lazare pour éviter la longue correspondance du métro, lignes E puis D du RER — et le sentiment d'un instant à saisir...

dimanche 15 février 2009

Classique métropolitain

Retour habituel : métro mairie d'Ivry, ligne 7 jusqu'à Châtelet et les deux graaaaaaands couloiiiiiirs pour récupérer le RER D (direction Sarcelles-Plage, qui fut brièvement, ces jours-ci, Sarcelles-les-Alpes).

Il y a un escalier mécanique en panne à Chatelet, une panne qui dure et qui crée un bouchon, particulièrement pénible aux heures de pointes que j'ai voulu contourner espérant retomber sur mes pieds (plutôt que sur ceux d'un autre). C'est ce qui se passa, mais auparavant, j'aurai bénéficié d'un de ces petits moments de grâce qui ne sont ni absolus ni exceptionnels, mais un bonheur d'autant plus appréciable qu'il est fugace et qu'il permet d'oublier pour quelques instants la foule, la poussière, le bruit, l'interminable temps du trajet, la si pesante routine.

Il était là, l'orchestre du « Classique métropolitain », formation à cordes sans doute aussi inusable que le couteau de Jeannot, celui dont il se contente de renouveler la lame lorsqu'elle est émoussée ou de changer le manche lorsqu'il est usé, composée pour l'essentiel de jeunes (professionnels ? élèves de conservatoires nationaux ou régionaux ?) qui s'arrangent pour faire apprécier aux mélomanes un autre son que le bruit des annonces criardes ou le cadencement surmultiplié des bruits de talons frappant le bitume, et à ceux qui ne le sont pas de découvrir ou Mozart (ma première rencontre, il y a quelques années) ou Brahms (« Danses hongroises », comme ce soir) en s'arrêtant quelques instants. Rencontre ô combien appréciable que celle des virtuoses et de ceux qui sont branchés sur RTL ou NRJ plus que sur Radio classique à l'occasion d'un moment musical en des lieux inaccoutumés pour les uns comme pour les autres.

P.-S. — J'ai trouvé : un lien (au moins pour les artistes actuels).

(Cet article a été initialement publié sur Facebook le 4 février 2009.)

Que faire d'une photo trop sombre ?


Le 25 décembre 2008, vers 18 heures (il faisait déjà sombre), j'ai pris cette photo avec un téléphone portable. L'absence de qualité est évidente, mais il y avait quelque chose (j'aime assez le cadrage). Voici, ci-dessous, ce que j'ai obtenu avec cette même photo en la passant au travers de divers filtres et effets, successivement et pifométriquement...


samedi 14 février 2009

Sarcelles au matin


Il est tombé de la neige cette nuit. Elle ne forme plus qu'une fine couche par terre — qui ne tiendra pas. Au sol, ce qui était si beau se transforme en une bouillie liquide qui aura rapidement disparu, et qu'on distingue à peine sur l'image. Reste la neige, celle qui reste et donne au paysage urbain un cachet particulier.

(Osera-t-on « un cachet d'aspirine » ? Épargnons-nous les clichés — même à propos de photos — sur le tapis blanc, les écharpes blanches et tutti quanti... blanci, bien sûr.)

Sur le chemin, un collégien traîne son ennui et ses baskets qu'il racle sur le sol détrempé. C'est le dernier jour avant les vacances, mais c'est quand même un vendredi matin qui, avec ce ciel plombé, s'annonce pesant après cette période suivant les congés de Noël à la fin de laquelle on finit sur les genoux. Comment mieux rendre la grisaille du jour ? Ainsi, peut-être :


Le long de la gare, boulevard Salvador-Allende, des voitures sont garées en épi. La neige a fondu par terre, mais pas sur les voitures.

Il y en avait un bel alignement. Dommage ! Une conductrice devant partir vient d'arriver et de se mettre à racler, non pas le sol comme le collégien de tout à l'heure, mais le pare-brise de son véhicule, avec un air de détermination énervée. Elle nous rappelle que la course après le temps comment tôt pour les banlieusards et que cinq minutes de retard pris au mauvais moment représente l'écart final entre un trajet rapide et l'enlisement dans les bouchons.

Je ne saurai jamais ce qu'il en a été pour cette conductrice : j'ai rejoint la gare RER.

Photos grand format accessibles ici.

dimanche 8 février 2009

Arbres 4 (liens)


Il fut question d'arbres avec un habillage différent dans cet article-ci et cet article-là.

Les photos sont accessibles en ligne ici.

Arbres 3 (version agreste)

Quoi de plus beau qu'un arbre en hiver ? Ses ramifications élégantes dans le ciel du soir nous invitent à la rêverie, à jouir — fût-ce pour un temps très bref — d'un incomparable moment où chacun peut apprécier le beau, loin des soucis du quotidien. Mais dans quelle forêt, quel bois, quel paysage agreste cet arbre-là s'offre-t-il en spectacle à nos yeux ?


Vu d'un peu plus bas, ce n'est pas la campagne. Sans doute quelque zone résidentielle où la pierre noble voisine avec la verdure. Assurément, il y a de la place. Serions-nous dans ce que l'on nomme le rurbain ? Comment ne pas y voir une ville verte ?


C'est bien d'une ville verte qu'il s'agit, une ville qui n'est pas qu'un enchevêtrement de dalles bétonnées, mais pas tout à fait la zone privilégiée qu'on aurait pu imaginer.


C'est Sarcelles !
(Et même Sarcelles-Lochères, pour être précis.)

À deux images près (une en moins, une en plus), ce sont les mêmes photos que dans cet article.