samedi 7 février 2009

Arbres 2 (histoire fantastique)

Les arbres se révoltent. Des profondeurs de la terre où s'enfonce le réseau que forment leurs racines jusqu'aux rameaux extrêmes en quête d'on ne sait quoi, mais avec une absolue tension perceptible par l'observateur réellement attentif, ou par lesquels ils usent d'une langue des signes que les humains ne savent interpréter, ils captent tout.

L'âme, anima disaient les Latins, c'est le souffle divin. Tous les arbres sont-ils animés ? Non sans doute, mais le berger fait déplacer son troupeau. Qui pouvait connaître les possibilités qu'avait Sylvebarbe d'émouvoir la sylve même ? Or voilà que les arbres déploient leurs branchages en d'inquiétants lacis. On s'est ri, parfois, de Tolkien et de ses arbres marcheurs comme on a voulu croire qu'il avait inventé la langue elfique alors qu'à l'évidence elle lui fut transmise. On s'est ri vendredi, dimanche pleurera-t-on ?


Car assurément, les arbres entament leur révolte : insensiblement, mois après mois, millimètre après millimètre, avec la patience séculaire d'êtres qui croissent continûment dans le temps même où se succèdent plusieurs générations et qui n'ignorent plus notre propension à ne vivre que dans la fugacité de l'impression éphémère. L'extension des rameaux est peu sensible au jour le jour ; elle menace pourtant d'étouffement les constructions humaines, et avec elles l'humanité.

Certains signes ne trompent pas...

ou ne devraient pas tromper :



À deux images près (une en moins, une en plus), ce sont les mêmes photos que dans cet article.