dimanche 15 février 2009

Classique métropolitain

Retour habituel : métro mairie d'Ivry, ligne 7 jusqu'à Châtelet et les deux graaaaaaands couloiiiiiirs pour récupérer le RER D (direction Sarcelles-Plage, qui fut brièvement, ces jours-ci, Sarcelles-les-Alpes).

Il y a un escalier mécanique en panne à Chatelet, une panne qui dure et qui crée un bouchon, particulièrement pénible aux heures de pointes que j'ai voulu contourner espérant retomber sur mes pieds (plutôt que sur ceux d'un autre). C'est ce qui se passa, mais auparavant, j'aurai bénéficié d'un de ces petits moments de grâce qui ne sont ni absolus ni exceptionnels, mais un bonheur d'autant plus appréciable qu'il est fugace et qu'il permet d'oublier pour quelques instants la foule, la poussière, le bruit, l'interminable temps du trajet, la si pesante routine.

Il était là, l'orchestre du « Classique métropolitain », formation à cordes sans doute aussi inusable que le couteau de Jeannot, celui dont il se contente de renouveler la lame lorsqu'elle est émoussée ou de changer le manche lorsqu'il est usé, composée pour l'essentiel de jeunes (professionnels ? élèves de conservatoires nationaux ou régionaux ?) qui s'arrangent pour faire apprécier aux mélomanes un autre son que le bruit des annonces criardes ou le cadencement surmultiplié des bruits de talons frappant le bitume, et à ceux qui ne le sont pas de découvrir ou Mozart (ma première rencontre, il y a quelques années) ou Brahms (« Danses hongroises », comme ce soir) en s'arrêtant quelques instants. Rencontre ô combien appréciable que celle des virtuoses et de ceux qui sont branchés sur RTL ou NRJ plus que sur Radio classique à l'occasion d'un moment musical en des lieux inaccoutumés pour les uns comme pour les autres.

P.-S. — J'ai trouvé : un lien (au moins pour les artistes actuels).

(Cet article a été initialement publié sur Facebook le 4 février 2009.)